ÉLISABETH HOREM

MAUVAISES RENCONTRES

nouvelles
2006. 150 pages. Prix: CHF 28.–
ISBN 2-88241-177-4, EAN 9782882411778
La plupart de ces nouvelles ont été traduite en farsi (Iran) par Mahmoud Goudarzi
Téhéran: Dibayeh, 2015
«Molaghat Heye Nagovar»


Biographie

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Treize nouvelles tour à tour graves, drôles ou cruelles, et dont les personnages connaissent des moments de désarroi, des « dérapages », des situations déconcertantes ou dangereuses – parfois absurdes.
Les quatre premiers textes ont été publiés en revue en 1994 et 1995. Les autres ont été écrits en 2005 et 2006.
Carrière
Mauvaise rencontre
Volte-face
Sophies
Tentation
Circassienne
Adolescence
Serviteurs de l’État
Affaire classée
Le rendez-vous
Potentiel
La mort de Nono
Le chasseur d’impalas
Les quatre premières nouvelles, écrites en 1994 et 1995, ont été publiées :
- Carrière, dans le Journal de Genève;
- Mauvaise rencontre, dans Le Passe-Muraille;
- Volte-face, dans Écriture;
- Sophies (sous le titre de Sophie), dans L’Encrier renversé.
Les autres nouvelles ont été écrites en 2005 et 2006 :
- Le rendez-vous a été publié dans le recueil 20 ans du Salon du livre et de la presse, sur le thème de la lecture, édité par Anne Brüschweiler. Genève, Fondation pour l’écrit; Éditions Favre, 2006.

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Contacts rompus

Douze récits sombres, étranges et captivants d’Élisabeth Horem sur les dérapages de la vie.

Mauvaises, ces rencontres? En tout cas pas pour le lecteur qui enchaîne ces douze nouvelles sans désemparer. Pour les protagonistes, le contact avec les autres est plus souvent manqué que vraiment mauvais. Ou alors, c’est radicalement et de façon surprenante que les événements dérapent, comme dans le bref récit qui donne son titre au recueil.
Dans «Carrière», une foule se presse sous les hurlements des soldats. Cette marée humaine se déverse, goutte à goutte, de l’autre côté d’un tourniquet. Prise dans la masse gluante, une femme aperçoit celui qu’elle identifie comme «l’amour de sa vie», un inconnu brun à la chemise ouverte. Mais un mouvement les éloigne l’un de l’autre. Elle passe de l’autre côté, oubliant la montée du désir. Qu’y a-t-il dans cet au-delà? On n’en saura pas grand-chose, sauf que l’accueil y est rude. Élisabeth Horem manie volontiers le fantastique kafkaïen qu’elle ancre dans le réel avec des détails anodins qui soulignent l’étrangeté de la situation.
Une voiture s’arrête, la nuit, devant une maison isolée. Menace ou promesse d’avenir? Un homme tremble au souvenir d’un dérapage, lui qui aime trop les petites filles. Une femme dans un hôtel est fascinée par un étranger au regard dur; une autre traverse des paysages de boue et de pluie pour lire Claude Simon dans un hôtel de province, à l’insu de tous. Et alors? Alors rien. C’est l’art d’Élisabeth Horem de laisser le lecteur continuer pour son compte ces monologues intérieurs.
Deux «serviteurs de l’État», isolés sur une île, sont condamnés par un gouvernement absurde à entretenir tout seuls la digue qui protège leur maison de la marée. Un vieux célibataire reçoit la visite de deux amies et ça se passe mal. Une adolescente rêve qu’elle quittera ses parents, leur maison pourrie et leur vie moisie. Solitudes. Utopies. Frustrations. Vies vécues par procuration. Récits impossibles à écrire, tel ce rendez-vous manqué, «maillon pour toujours manquant dans la chaîne de ses livres».
La tonalité est sombre mais la justesse du trait, des éclats d’humour et d’ironie l’éclairent. Après plusieurs romans excellents, Élisabeth Horem a su magnifiquement parler de sa vie de recluse dans Bagdad en guerre avec Shrapnels (Campiche, 2005, repris en camPoche en 2006). Ces nouvelles montrent une autre facette de son talent.

ISABELLE RÜF, Le Temps

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Treize nouvelles de haute tenue, tout en finesse. Treize histoires qui, sournoisement, restent ouvertes. Le ton change et les sujets varient, mais le fil rouge est toujours présent. Ma préférée? Serviteur de l’État: une ambassade tente de résister, de faire barrage au sable qui menace de l’engloutir, grâce à des clandestins qui travaillent au noir. C’est un clin d’œil à l’actualité, une fable qui parle de la Suisse et de notre hypocrisie.

CLAIRE PHILIPPE, Bibliothèque municipale de Lausanne, «Mon choix», 24 Heures

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De délectables mauvaises rencontres

Cruel scalpel de l’âme humaine, la plume d’Élisabeth Horem cisèle des bijoux miniatures.

Il y a du Poe dans ces histoires brèves, certaines très brèves, mais déclencheuses de quelles longues résonances dans l’esprit du lecteur ! Un Poe féminin, à la cruauté plus allusive, plus intérieure, plus suggérée, et pas moins vive pour autant. Cruauté toute psychologique, situations pour la plupart ordinaires.
À chaque fois, en quelques lignes, un climat est installé, avec son épaisseur palpable; un caractère, une forme de névrose ou une prédisposition à la souffrance; un incident ténu; et l’enchaînement inéluctable… et parfois rien. Ou bien un décor familier – l’entreprise dans Potentiel – éclairé avec une insistance maligne. Ou encore, dans Le Rendez-Vous, un personnage surgi du monde intérieur d’un auteur admiré (Claude Simon).
Ici et là résonne l’écho des beaux romans d’Élisabeth Horem, ces lieux étrange(r))s où la logique se déforme selon d’inquiétantes cohérences adverses. Et dans Le Chasseur d’impalas, on entend la musique plus autobiographique de Shrapnels. En marge de Bagdad, vécu de l’épouse de diplomate en poste dans des lieux exposés.
Attachantes, subtiles, ironiques, d’un cynisme tempéré ou d’un désespoir maîtrisé, ces «mauvaises rencontres» dessinent une humanité variée, en proie à des douleurs intimes, suggérées avec une remarquable économie de moyens.

JACQUES POGET, 24 Heures

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Un livre délicieux fait de mauvaises rencontres
Élisabeth Horem nous promène entre promesses, pertes et échappées

Après Shrapnels, en marge de Bagdad où elle chroniquait comme en filigrane sa vie de demi-recluse à Bagdad, Élisabeth Horem s’évade géographiquement avec Mauvaises rencontres. Pour rappel, l’auteure française a épousé un diplomate suisse qu’elle suit dans des pays en conflit. Au lieu de se plaindre du peu de liberté de mouvement que lui imposent les aléas politiques, elle loue le temps qu’elle peut passer à lire et à écrire dans sa chambre.
Et, manifestement, elle ne s’ennuie pas avec elle-même et ses récits piquants, poétiques, brossés avec des légèretés d’aquarelle, sont un vrai bonheur. Ses Mauvaises rencontres n’en sont pas vraiment. Ce sont des rendez-vous manqués, des frayeurs, des dérives. Car si Élisabeth Horem est dans sa vraie vie familière de situations extrêmes, elle sait aussi saisir au vol dans les petits malaises quotidiens ce qui pourrait frôler le drame, ou le grandiose, ou l’horreur. Mais frôler seulement. Parfois kafkaïens, ses récits sourdent d’humour comme Serviteurs de l’État ou Affaire classée. Parfois concis jusqu’à l’hermétisme, ils laissent deviner une sensualité frémissante comme Carrière ou Le Chasseur d’impalas. Dans Sophies, on attend un dérapage qui ne se produit pas, dans Potentiel, le drame est bien présent mais évoqué de manière feutrée.
Tout est élégance dans l’écriture d’Élisabeth Horem, comme si elle craignait d’insister, comme si elle prenait vraiment le lecteur pour quelqu’un d’intuitif à qui on n’a pas besoin de mettre les points sur les i. La souffrance est là, mais on est tellement sous le charme de son récit qu’on ne sent pas les coups de canif dont elle nous laboure presque avec tendresse.

ÉLIANE WAEBER IMSTEPF, La Liberté

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Mauvaises Rencontres

Une femme quitte, sur une impulsion, sa petite vie bien rangée et s’enfuit vers l’inconnu, une autre hésite à aller rejoindre un homme dans sa chambre d’hôtel, en écho à d’autres nouvelles où un homme renonce à l’amour pour conserver sa tranquillité d’esprit, tandis qu’ailleurs un autre cède à des désirs interdits et nous livre sa glaçante confession. Plus loin, c’est au tour d’un sinistre fonctionnaire (juge d’instruction ? policier zélé ?) d’énumérer les effets personnels d’un mort soupçonné d’on ne sait quoi, ou d’un directeur des ressources humaines de vanter l’infaillibilité d’une série de tests d’embauche et de rêver à une société mieux organisée, genre Meilleur des mondes ; ces deux monologues, adressés à des interlocuteurs muets (ou dont on aurait gommé les timides interventions), sont à la fois drôles et grinçants, et illustrent le caractère délibérément elliptique de ces nouvelles, dans lesquelles Elisabeth Horem, dans une prose serrée et tranchante, préfère laisser certains faits en suspens pour mieux nous inquiéter, nous laissant libre d’imaginer… souvent le pire…

BLANDINE LONGRE, Brèves

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Mauvaises Rencontres

Treize nouvelles toutes différentes, qu’une ironie grinçante relie pourtant les unes aux autres.
Il y a tant de choses esquissées, suggérées, qu’on croirait légères et qui vous retrouvent au virage et là pas question d’y échapper.
On rit, mais un peu jaune, à la bêtise de l’Administration dans les «Serviteurs de l’État», «Affaire classée» ou «Potentiel».
On s’inquiète des imprudences d’adolescents, des peurs des femmes seules, des rendez-vous manqués.
Treize petites tranches de vie, toutes petites mais tellement pleines des choses que la vie nous réserve, même si parfois elles tiennent plus du cauchemar que du rêve!

JULIETTE DAVID, Suisse Magazine

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