Nadine Richon


Un garçon rencontre une fille

Roman


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B E R N A R D C A M P I C H E E D I T E U R



AVEC LE SOUTIEN DE LA VILLE DE LAUSANNE

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AVEC LE SOUTIEN DE L’ÉTAT DE VAUD


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«UN GARÇON RENCONTRE UNE FILLE »,

QUATRE CENT VINGT-QUATRIÈME OUVRAGE PUBLIÉ PAR BERNARD CAMPICHE ÉDITEUR

A ÉTÉ RÉALISÉ AVEC LA COLLABORATION DE JANINE GOUMAZ ET DE DANIELA SPRING

COUVERTURE ET MISE EN PAGES : BERNARD CAMPICHE PHOTO DE COUVERTURE : PHOTO DE © DMITRIY BILOUS. ARMS OF MAN AND WOMAN REACHING FROM HEDGES. TETRA IMAGES / VIA GETTY IMAGES. DÉTAIL.

PHOTOGRAPHIE DE LAUTEUR : © PHILIPPE PACHE, LAUSANNE,

DÉTAIL, 2020

PHOTOGRAVURE : CÉDRIC LAUBER, L-X-IR IMAGES, PRILLY IMPRESSION ET RELIURE : IMPRIMERIE LA SOURCE D’OR, RIOM (OUVRAGE IMPRIMÉ EN FRANCE)


ISBN 978-2-88241-462-5 TOUS DROITS RÉSERVÉS

© 2020 BERNARD CAMPICHE ÉDITEUR GRAND-RUE 26 – CH-1350 ORBE

WWW.CAMPICHE.CH


Sophie allonge le pas, elle caracole, s’attelle à sa tâche, affûte sa gestuelle, fracasse son chrono d’athlète, s’attache à son amulette, elle afflue, amasse, advient, elle s’amène, attend son heure, jamais ne s’avoue vaincue, elle a la gagne, force l’admiration, rayonne, la rumeur l’attend, l’accompagne. Beau garçon caméléon, Kamel s’enfonce dans son cocon, se détache du paysage, lâche ses rouages, plonge au fond, lourd, pas méchant, à fond sur le toboggan, il glisse hors-champ, s’éponge sur le tableau, sort du rang, abandonne son camp, on le perd, il tournoie, se détourne, se ronge, se rend à la sombre évidence du moment.


Venu de l’anglais, le mot a enjambé la haie du français et, malgré sa pesanteur, sa laideur, il faut l’évoquer une fois, ce terme poussif qui prétend désigner des femmes panthères, arrachées au sol dans l’espoir de toucher le septième ciel, un record, un podium, une médaille. À la rubrique sportive, Sophie incarne parmi d’autres courageuses du monde entier cette figure de « hurdleuse » : voilà, le mot lâché ne le sera plus ! Encore quelques jours et


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notre héroïne pourra décrocher le titre de championne d’Europe dans cette discipline, la course de haies, un peu plus de septante-six centimètres de hauteur à franchir dix fois sans fléchir. La jeune Française a brillé en salle cet hiver et croit pouvoir survoler ces quatre cents mètres en cinquante-quatre secondes. Elle le sait, le répète, j’en suis capable. Berlin sera son heure. Celle des femmes a sonné en 1984, à Los Angeles, où la première médaillée d’or sur cette discipline portait haut les couleurs du Maroc et son nom va être cité, Nawal El Moutawakel. Les sauteurs masculins s’expriment librement depuis les Jeux olympiques de Paris en 1900, faut-il le préciser ?

Kamel, lui, s’envole uniquement dans sa tête. Né en France, il regarde ailleurs sous le coup d’un échec scolaire lourd à porter ; il s’égare dans la mémoire de ses ancêtres marquée par les violences coloniales en Algérie, les manquements de l’empire français consumé et déplacé vers le projet européen, l’indépendance au prix d’une sanglante lutte armée, puis la guerre civile atroce dont ses parents lui ont parlé, jusqu’au soulèvement populaire actuel qu’il regarde sans comprendre, toutes ces jeunes femmes le poing levé, chevelure sombre étalée sur leurs épaules, et lui au point mort. Il a grandi à Paris dans le confort propre à sa génération, juste avant qu’une partie de la conscience mondiale ne bascule dans l’inquiétude environnementale. Contraire- ment à Sophie, il n’a pas trouvé à se réaliser dans l’épopée individuelle et il peine tandis qu’elle ramène le genou, garde le tempo et parvient à décoller au moment propice sans percuter la haie.


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Le garçon succombe aux fausses promesses d’un écran qui ne lui renvoie aucune image de lui-même. Il ne se reconnaît ni dans le timing révolutionnaire algérien ni dans le modèle macronien de la réussite. Méfiant envers ceux de ses amis qui rêvent de s’enrichir en balançant des idioties sur le Net et les quelques jeunes, non moins déterminés, qui s’engagent en faveur de la planète, il cherche une utopie originale qui parle à son cerveau perturbé. Il ne se sent ni bien ni véritablement mal, il flotte dans une bulle d’insensibilité, étranger au bonheur comme à la douleur…

Les larmes de Sophie ne lui font pas perdre pied. Inlassablement, elle projette son corps par- dessus les dispositifs érigés, éveillant au passage leur petit son métallique ; elle cherche la perfor- mance au bout du clic dix fois répété et s’écrase en fin de parcours contre un mur matelassé, puis elle recommence. Les larmes de Kamel ont séché depuis longtemps sur son beau visage mal rasé, où s’attarde malgré lui sa douceur de postadolescent angoissé à l’idée de la vie qui s’annonce sans garantie ni programme déterminé. Il rêve de quitter ses parents-poules et de se jeter dans la nature comme un jaguar mais les responsabilités associées à la liberté lui font peur. Il ne croit plus aux ensei- gnants, aux patrons, ni même à la volonté farouche de sa mère, il voit la France comme un monde clos où l’école, le travail et les gagnants du jour lui résistent, il a parfois l’impression de se prendre le pays entier dans la figure. Est-ce vrai ou construit par la critique sociale qui s’extrémise face à la poussée des inégalités ? Nous avons ici son ressenti


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et nous verrons qu’il fluctue, rien n’est figé dans la tête de ce jeune homme sans qualités, comme si l’espoir brûlait encore à la manière d’une bougie de Noël qui embaume des rêves enfantins pas complè- tement éteints.

L’ennemi de Sophie pouvait émerger non pas du monde extérieur mais du tréfonds d’elle-même ; il s’incarnait sous la forme d’un refus viscé- ral d’enfoncer un talon au sol pour amener la jambe opposée à se déployer, le pied pointé vers l’obstacle, un bras tendu loin derrière et l’autre désignant l’horizon victorieux. Aujourd’hui, elle maîtrise mieux cette angoisse qui l’étreignait aux premiers temps de son entraînement et, dans sa recherche de la perfection, elle s’appuie davantage sur son entourage. Suspendu au fil doré de son enfance évaporée, Kamel n’a pas atteint le point de non-retour mais la roue tourne, l’âge avance. Il a eu vingt-trois ans en mars et paraît plus jeune avec son regard intense ourlé de longs cils noirs ; ses parents se désolent de ne lui voir qu’un seul atout pour l’heure, cette beauté féline qui va forcément s’ef- friter. Sophie fêtera son vingt-cinquième anniver- saire en juin et rien ne vient inquiéter son père et sa mère, qui poursuivent l’un et l’autre des activités multiples et des ambitions personnelles fort éloi- gnées de la notion de famille traditionnelle. Kamel et Sophie ne se connaissent pas mais habitent presque le même quartier, lui avec ses parents dans une rue banale aux immeubles massifs, à mi- chemin entre les stations de métro Oberkampf et République, elle avec son père dans un apparte- ment aux boiseries apparentes niché au fond d’une


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cour pavée à l’abri des voitures et des passants ; Sophie s’absente au gré de ses activités sportives, mais revient toujours à son point de départ pour partager sans le savoir des trottoirs, des boulevards, des couloirs de métro, des cafés, des morceaux de ciel avec Kamel. Se sont-ils regardés brièvement, voire effleurés en passant ? On peut le penser et même le vouloir. Cet écrit qui s’initie sera leur histoire et la vôtre, si vous acceptez d’en tirer encore un peu le fil entre Paris et Alger.

À l’heure où j’écris ces lignes, j’apprends la mort d’un très grand auteur. Je vois venir cette

« Opération Philip Roth » comme si c’était à la mienne qu’un chirurgien allait procéder pour tenter de me rafistoler, alors que je me sens amputée face à un écrivain aussi prodigieux. Mes mains coupées s’égarent sans trace visible au-dessus du clavier tels deux petits fantômes exsangues et effarés. À quoi bon en rajouter ?


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LA MALADIE DE KAMEL


Le chenapan cherche un chemin, il déniche ses peluches, détache ses éléphants, ses fennecs, lâche son caniche, arrache ses affiches, se détache du fœtus, sur la roche chemine, s’écorche et se fâche.


Enveloppante comme un duvet de lit, l’odeur mielleuse d’un soda éventé se répand, pensons aussi aux effluves d’une confiture d’abricots ou d’un fondant au chocolat encore chaud. Légèrement écœurant, cet arôme évoque l’esprit enjoué de l’enfance où se mêlent les peurs d’un fils unique plutôt gâté, qui s’éprouve pourtant comme un défavorisé. Kamel traîne au lit, grappille des miettes d’infos sur les réseaux, fait défiler sous son regard somnolent des rues occupées par des manifestants et dévastées par des blacks blocs parasitaires, une inondation sans précédent à Venise, puis le selfie sexy d’une amie qui a grandi, elle aussi… Il est surpris par l’image pourtant banale de cette étudiante joyeuse, peut-être un peu éméchée, qui le saisit entre délectation et réprobation, sans qu’il comprenne très bien ce qui


l’attire et en même temps le dérange ; en revanche, il n’a aucun avis sur la politique, les explications données, quel que soit le parti, c’est juste un spectacle froid pour lui qui retarde dans sa chambre le moment de poser ses deux pieds sur le linoléum bleuté. Ses habits d’hier sont disséminés sur une chaise ou même sur la table où se noient quantité de petits papiers annotés, choses à faire demain, bientôt, quand il pourra. Il dérive sur son lit- radeau, désarmé face aux obligations qui commen- cent à s’accumuler, et se protège d’abord des injonc- tions maternelles qui viennent parfois troubler son sanctuaire pour lui rappeler que le temps passe. Comme s’il ne le savait pas !

Ses études ont pris du retard sous l’effet de la dyslexie, cette disposition du cerveau qui ralentit considérablement la lecture. Si bien ajustés pour les autres – ces chanceux – les mots s’offrent à lui en pagaille. Déchiffrer un paragraphe reste une simple victoire d’étape, un maillot à pois qu’il faut retirer, aussitôt enfilé, car la suite ne semble pas connectée aux lignes à peine lues. Comme un cycliste ramené au pied de la même route de montagne, Kamel se voit contraint de relire l’ensemble pour consolider le mur textuel menaçant à tout instant de s’effon- drer. Quand il parle, il aligne des phrases claires au sein desquelles viennent se glisser un ou deux mots déformés qui amusent la galerie ; il en profite pour rire, lui aussi, et cajoler son public familial et amical avec des blagues faciles, parfois géniales et inattendues. Durant sa petite enfance, il pour- suivait des raisonnements dont il appréciait seul les ramifications souterraines ; cet enthousiasme


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singulier et souverain pouvait durer aussi long- temps que personne ne lui signifiait la fin des festivités.

La dyslexie n’est pas un long fleuve tranquille, ce serait plutôt un torrent sauvage qui éclabousse les pierres et rebondit à la figure de celui qui s’y baigne à journée faite, faute de mieux. Ce trouble s’abat tel un filet sur les poissons, tisse dans le cerveau sa toile d’araignée comme, chez d’autres malchanceux plus grands encore, un cancer infiltré dans le poumon, étalé dans le foie, au hasard de la génétique. Cette difficulté à lire, et davantage à écrire, accablait ses proches plus que lui-même, alors qu’il était encore peu confronté aux consé- quences sociales de son handicap ; très vite, sa mère en a été profondément affectée car elle anticipait l’adolescence, sachant que d’autres ennuis pour- raient alors se greffer sur cette perturbation première.

En grandissant, le jeune homme s’est plaint d’une solitude de plus en plus marquée, sur fond de moqueries et de lourds défis successifs. Ses difficultés scolaires ont également engendré chez lui une ingénieuse capacité à contourner les écueils de l’écrit et à tenir en sourdine sa propre inquié- tude. Enfouir ce handicap sous la fanfaronnade s’avéra longtemps la meilleure des stratégies. Contrairement à certains dyslexiques, aucune méthode ne put l’aider durablement. Il s’est épuisé à vouloir transmettre sa pensée aux êtres norma- lement constitués, qui ne cessaient de lui rétorquer qu’en toute logique ils ne voyaient pas le lien entre ce qu’il disait vouloir exprimer et la manière


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particulière qu’il avait de l’écrire. Ce dialogue de sourds lui arrachait encore des rires, quelquefois, mais était devenu de plus en plus pesant au fil du temps. Pour atteindre un niveau acceptable aux yeux de l’institution scolaire, il avait subi des heures de réécriture laborieuse, aidé de sa mère, là où les autres expédiaient leurs exercices en trente minutes avant de rejoindre ces divins horizons ludiques, toujours retardés pour le simple mortel plombé par cette satanée affliction.

Depuis quelques semaines, il semble avoir décroché : son attitude oscille entre colères subites et longs replis indifférents. Il ne fait plus rien. Rongée par l’anxiété, sa mère imagine de mauvaises fréquentations, la consommation de drogue ou même la petite délinquance ; plus que jamais, elle devait se forcer à l’optimisme, ne pas voir en cette maladie l’expression d’une paresse décomplexée. Kamel peut encore, s’il s’en donne vraiment la peine, décrocher un diplôme qui lui permettra, peut-être, d’acquérir un jour son indépendance. Comme chaque parent confronté au handicap de son enfant, elle imaginait que sa propre mort laisserait le jeune homme désemparé, à la merci d’une aide extérieure pas forcément dispensée. Elle rêvait encore pour lui d’un avenir tout tracé, mais sentait en même temps qu’il fallait y renoncer et le laisser tâtonner en lui accordant sa confiance. Elle se demandait comment l’aider à atteindre une cer- taine autonomie et ne parvenait pas à résoudre la contradiction entre ce souhait et l’encadrement très strict qu’elle se sentait obligée de lui imposer.


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JAGUAR QUETZAL


Cheville ouvrière, charge d’âme, Ghita chevauche les heures, chamboule les idées, féminine, féerique, elle fédère au feeling, fait chorus, cherche, féconde, fertilise, festonne, elle chouchoute, chérit, chuchote, chavire sans chuter, abaisse les chicanes, s’effrite, déchante mais tient le choc, charrie sa chevelure, chambarde la charia, désenchante le charlatanisme, chasse ses reliques, enchaîne, se déchaîne, chatoyant phénomène, elle effraye la peur, effectue son labeur, efface les califes, chagrine les Tartuffe, efficace, effective, elle effleure, effeuille les secondes, charge la charrue, charpente, fleure son Chanel, chacun et chacune la chantent.


Dehors le soleil fige le ciel sur une note bleue ou laisse la pluie fouetter les vitres et jouer avec les passants contrariés. À l’intérieur, une constante vague de douleur accueille Ghita quand elle pénètre de son pas d’infirmière dans les chambres alignées le long d’un couloir hospitalier : la mère de Kamel brise cette masse de souffrance avec un sourire avisé en manipulant une aiguille ou un cordon transparent. Elle est arrivée à l’adolescence


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en France avec ses parents marocains et s’y est établie pour la vie. Ce soir-là, après une journée de travail qui a filé comme les autres dans l’oubli, elle arrive chez elle épuisée et se réjouit de savourer, seule ou avec son fils, quelques épisodes d’une série télévisée. Kamel l’attend et n’a pas l’air bien disposé, il traîne devant un café refroidi et lui demande de but en blanc pourquoi elle ne porte pas le voile. Comme si elle n’avait pas enregistré la question, elle se lave tranquillement les mains puis ouvre le frigo avant de répliquer d’un ton sans appel :

Kamel ne l’écoute pas, il se laisse seulement bercer par la douceur de cette voix maternelle. Ghita commence à éplucher les légumes et garde pour elle la suite de ses réflexions tandis que Kamel, momentanément apaisé, saisit la poubelle et sort de l’appartement. « Mais qui a déplacé le sel ? Il doit rester sur cette étagère, sinon je deviens folle. Mais oui, c’est moi, je perds la boule… Il faudra changer cette serviette, elle est sale, ma parole je fais tout ici ! Kamel m’inquiète tellement, sa manière de se livrer aux autres tel un désespéré, j’imagine la peur de Nadia, qui le connaît pourtant depuis l’enfance, il ne fait plus rire, mon Kamel, j’espère que les idiots ne l’ont pas retourné avec la providence divine offerte aux “ bons croyants ”, lui qui travaille déjà si peu va tout rater s’il attend la main invisible du ciel ! Naturellement, personne ne fait rien sans le soutien des autres, ce mensonge du self-made-man sert juste à tromper le fisc quand on a réussi, c’est le mythe du planqué, mais de là à se laisser complètement aller, moi j’aime bien l’idée du revenu de base inconditionnel et, à partir de là, chacun fait ce qu’il peut pour s’épanouir au mieux de ses possibilités, à la hauteur de ses ambitions… » Et puis notre société pourrait réserver certains emplois à ceux qui ne sont pas neurotypiques. C’est


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un enfant sur cent ! Les malchanceux de la tombola ne font pas partie de la fameuse relève ? En Europe, ils sont privés du label « génération montante », mais les Américains ont compris que ces jeunes apportent aussi quelque chose. Je suis devenue athée le jour où j’ai découvert la dyslexie de Kamel. Les gènes sont horriblement sans gêne, et celui qu’on appelle « Dieu » ose vraiment tout ! Prends une leucémie, toi, et l’autre là, une schizophrénie, un autisme pour la route petit bonhomme à peine né, et toi, mignonne qui croques la vie, bipolaire ça te va ? Ton amygdale perd les pédales, mais tu ne vas pas te plaindre ? Ça bouscule tes émotions, tu es bombardée de stimuli sans savoir pourquoi, si ça continue tu vas passer pour une hystérique, tu seras mal-aimée, personne ne voudra se donner la peine de soulever cette barrière entre les cerveaux pour essayer de te comprendre, alors tu rentreras dans ta coquille, tu seras médicamentée à vie, mais il y a pire, n’est-ce pas ? Tu aurais pu venir au monde dans un trou perdu, un lieu où la maladie prend vraiment toute son ampleur tragique, sans aucun espoir possible ; tu as débarqué dans un pays riche, fillette, et toi Kamel, tu es français et tu surmonteras tes difficultés à condition de ne pas céder à n’importe quelle sirène…


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