YVES ROSSET

LES EXTERNALITÉS NÉGATIVES

Chronique
2017. 256 pages. Prix: CHF 33.–
ISBN 978-2-88241-419-9


Biographie

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Manifestations, rencontres et signatures

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Les Externalités négatives, d’Yves Rosset

Livre dense au rythme effréné, étourdissant que cette chronique de l’écrivain lausannois aujourd’hui établi à Berlin. Les mois rythment le récit. À chacun sa couleur, son odeur, son tsunami de nouvelles du monde. Un monde qui a la danse de Saint-Guy. Rythme haletant que celui de l’ICE lancé à 230 km/h avec des pointes à 300 km/h entre Berlin et Lausanne. Le voyage le conduit à une chambre d’hôpital au CHUV où une femme – Françoise – livre un combat sans répit contre la maladie. Combat dont l’issue est subodorée. L’ouvrage est dédié à Françoise, sa tante.
Les aller-retour entre les deux capitales font sourdre les souvenirs, par vagues. Mais l’auteur est sans cesse interpelé par son questionnement existentiel, essentiel. Doit-il anesthésier les pensées obsessionnelles qui le ramènent dans cette chambre d’hôpital? Il passe sans transition d’un souvenir évoqué par une photo à une question du genre: «Fallait-il vraiment s’habituer aux champs d’éoliennes» ou «De quelles matières premières naissent les images?» Ou encore: «Que recommande le feng shui sur l’exploration port mortem du galetas?» L’écrivain aligne les mots sans virgules ou alors des phrases entières hachée de virgules, c’est selon.
Ce livre incite à réfléchir sur notre façon d’être au monde. Plein de citations littéraires ou philosophiques, il donne des pistes. Il zappe d’un événement à l’autre. L’homo sapiens est devenu un zappeur invétéré. Peut-il en être autrement? L’auteur nous déroule en style télégraphique le monde contemporain, ses horreurs plus que ses vertus. Parfois, étourdi, le lecteur a envie de crier: «Assez!» Le rythme s’apaise à l’évocation du passé. Alors de grandes bouffées de nature montent  des pages, bienfaisantes. Le jardin de sa mère est comme un havre de paix qui rassérène. Lorsqu’il se penche sur une fleur et en hume le parfum, c’est la poésie qui déboule au tournant des pages.
Yves Rosset est un fin lettré. Il cite Garcia Lorca, Baudelaire, Marguerite Duras, Raymond Guérin, des auteurs allemands, et suisses, Gustave Roud, Ramuz, Jaccottet, Claude Du Pasquier ancien professeur d’université.
«J’imagine que je n’aurai plus que très peu de temps à vivre, alors je me rue sur le clavier, pour une dernière jetée, dans les eaux vives des mots, jusqu’à leur assèchement.» Écrit-il en se remémorant le premier anniversaire de la mort de Françoise.
Les Externalités négatives d’Yves Rosset sont parues ce printemps chez Bernard Campiche Éditeur.

ÉLIANE JUNOD, L'Omnibus, No 574, 14 juillet 2017

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Yves Rosset, écrivain d’aujourd’hui
Transit Berlin-Bursins

Yves Rosset, écrivain de Berlin comme Ramuz fut le Vaudois de Paris, témoigne par son œuvre de notre appartenance à l’ère anthropocène. Mais il  n’a pas rompu avec la génération qui l’a précédé. Il la nomme  «les ramuzroudjaccottetchessexgillesdelamuriens». Mais il a choisi de s’expatrier en 1990, à l’âge de 25 ans, et ne cesse depuis lors d’observer l’état de congestion qui gagne la planète. Dans notre quotidien se multiplient les signes d’un cataclysme global et  Rosset les recense dans  des carnets. Il y consigne des statistiques, y colle des coupures de presse, y note l’aveu de ses perplexités ingénues. Puis il lie ces matières disparates dans une expression littéraire qui situe ses livres parmi les témoignages  les plus frappants sur notre temps.   Son style peut dérouter, mais c’est un auteur sérieux qui a lu et cite Jaccottet. Celui-ci s’expliqua naguère d’une manière inattendue sur les limites de l’intériorité, domaine qui était cher aux poètes de la Suisse française: «Car il y a entre nous et la lumière du dehors une distance infranchissable, et c’est cette distance même qui a fait éclater la  puissance, le rayonnement.  Il faudrait aussi, plutôt que de croire à une inspiration venue du dedans, se livrer, toujours, à cette force du dehors.»  La force qui préoccupe Rosset n’est plus cet absolu bénéfique, mais son inverse, le monde qu’on perçoit en péril. Et le titre de son nouveau livre, il l’a  voulu repoussant: Les Externalités négatives.
Mais que cela ne vous détourne pas de lire ces 250 pages et d’y prendre un plaisir singulier. On déclare aimer Yves Rosset après le déclic  qui fait admettre son style. Ramuz déjà fit scandale avec son viol du bon français. Mais un siècle a passé depuis Le Règne de l’esprit malin et tous les arts ont appris à se libérer des interdits et formules de l’élégance créatrice. Pour le chroniqueur d’aujourd’hui,  il s’agit de mener son combat dans un grand brouhaha: tous les jargons d’un nouvel écosystème avec ses  prêcheurs et ses truqueurs. Lorsque le Berlinois cherche sa phrase au fond de lui, il la trouve ponctuée des éclats de toute l’agitation socioscientifique, tels les  déchets de plastique de l’océan pollué qui finissent par se fondre  dans les entrailles des albatros et des baleines.
Quand en l’an 2001 le jury du Prix Georges Nicole couronna sur manuscrit la première œuvre de Rosset (Aires de repos sur les autoroutes de l’information),  une controverse dressa contre son écriture insolite des maîtres de la plume, de Voisard à Gallaz, qui ne supportaient pas un texte parsemé de phrases tronquées  et d’extraits de presse en anglais ou en allemand. J’ai plaidé pour qu’on  ne récuse pas  la démarche du Suisse exilé alors  qu’il commençait à tracer sa voie dans les lettres d’aujourd’hui. Déjà il avait mis en oeuvre son dispositif, sa caisse à outils, ses fameux «carnets» où il compacte notes, mementos, réflexions et images. Ils constituent maintenant un  massif de pages  serrées, à la  graphie pointue, en voie de rivaliser  avec le journal d’Amiel, trésor de citations et de tropes, de propos entendus, d’exclamations happées, de statistiques interceptées, de concepts et néolangages lancés à Paris, étalés dans Der Spiegel ou rebondissant dans Le Temps. Mais les chroniques de Rosset offrent aussi, très personnelles,  des pensées nettes, ses propres formules et réactions intimes, des stupéfactions, toute une richesse de choses vues et la couleur de chaque saison, les remarques de ses deux filles, ce réel qui pour chacun de nous luit en petites étoiles dans la sombre menace planétaire.

Le matériau du chroniqueur c’est donc le concret de notre époque, continûment révélé par les chercheurs. Sa plume glane  et module, mais Rosset coupe net à mi-phrase  la citation qui risquerait de devenir rasante. Son propos n’est pas celui d’un diariste ordinaire ni ne tournoie en intériorité égocentrée. En fait il se rattache aux écrivains du flux de conscience. Une réaction intime peut surgir d’un chiffre piqué dans une rubrique économique. Sur une découverte scientifique angoissante passe un air de printemps et l’écrivain l’enregistre aussitôt, ne souhaitant plus respirer autre chose. Et, réfléchissez un peu,  c’est bien  par ce disparate exact et haché que se compose la succession de nos pensées.  Rosset, selon la contraction de ses synapses, nous offre agglutinées une quantité d’humeurs, lectures, visions, écoutes, hésitations, rencontres et glissades.  Cet inattendu devient une expression littéraire de notre temps. L’écrivain aspire à la métaphysique mais s’applique à cheminer par les nebensprünge d’un stress personnel. Il  ne cesse de révéler une intelligence qui prétend douter d’elle-même. Il s’explique: «La description de la confusion n’est pas la même chose qu’une description confuse». La finesse exige la précision et se voile de candeur. Le vrai  hait la platitude. D’où notre plaisir de lecture. Souvenez-vous des essais de Montaigne où les citations surabondent, en latin selon l’usage de son époque, et loin de pontifier en érudit de province il zigzaguait ainsi vers les perceptions fondamentales qui nous touchent depuis des siècles.

Le thème dominant des Externalités négatives, c’est le va-et-vient d’Yves Rosset entre l’Allemagne et le Léman, un transit Berlin-Bursins durant toute l’année 2011, avec un  chapitre par mois,  à cause de la maladie, de la mort et de l’enterrement de sa tante paternelle, Françoise Rosset. Elle était la fille d’un directeur de la police lausannoise. Cette chronique strictement familiale  s’étend jusqu’au tri des  affaires de la défunte et  à la liquidation de son domicile. On ressent surtout la lente croissance d’un deuil. Ce livre exprime, dans une émotion contenue mais très vive,  tout  ce que signifièrent, pour l’expatrié, cette série de retours en plein milieu vaudois, avec Bougy-Villars comme lieu d’origine des Rosset, les vendanges à Bursins, une maison  d’enfance à Mont-sur-Rolle, le civisme par feu le père d’Yves, qui fut municipal à Lausanne, les traditions filiales soudain nimbées de charme, une époque en voie d’effacement. Dans la bibliothèque de la défunte  s’alignaient les œuvres que chaque Vaudois, au XXe siècle, se devait d’aligner pieusement (volumes liquidés en vrac pour 400 francs). «Un monde banal certainement mais profondément inouï.» Un effondrement aussi. La lente agonie de Françoise ressentie comme une profonde injustice. L’adieu, l’affliction, l’amour pas assez dit. Les plus belles pages de ce livre. «Tu posais ta main sur ton œil gauche pour calmer un peu ton vertige…Tu avais même pu t’asseoir, te maquiller un peu…»
Le neveu se dit: «Tu as été la seule qui m’a d’emblée et toujours soutenu». Le trafic sur les routes de La Côte.  535000 véhicules immatriculés dans le canton, dit la presse.  Lu à Berlin: «Le quart de l’industrie  allemande est lié directement à l’automobile». L’auteur monte à pied de la gare et de la Migros, passe le pont de l’autoroute, le nouveau rond-point et murmure: «C’est le trafic qui l’a tuée». Il pense à Françoise, à sa vie sans voiture. Lu ces mots dans un quotidien lausannois: «Être dans un territoire protégé jusqu’au prochain zonage». Une dernière poire d’Yves Rosset, acide,  pour la soif: «Se dire que l’on peut aussi très bien vivre sans ouvrir un seul livre de littérature contemporaine».

BERTIL GALLAND,
La Nation, juillet 2017

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Notre temps, comme il va

En mêlant l’intime et les échos de l’actualité, Yves Rosset signe avec Les Externalités négatives une saisissante chronique de notre «société de surabondance». Un tourbillon fascinant, entre Berlin et le pays vaudois

C’est un livre qui vibre et qui vit. Un livre plein d’interrogations, de réflexions, de doutes, qui touche juste et fort. Avec Les Externalités négatives, Yves Rosset (Vaudois installé à Berlin depuis plus de vingt-cinq ans) signe une chronique sans fard de notre époque devenue folle.
Le titre, un rien abscons, vient du monde économique. Externalité désigne «le fait que l’activité de production ou de consommation d’un agent affecte le bien-être d’un autre sans qu’aucun des deux reçoive ou paye une compensation pour cet effet». Toute une vision du monde, de notre société de surconsommation aveugle se comprend donc dans l’expression Externalités négatives.
De janvier à décembre, ces carnets d’Yves Rosset retracent l’année 2011, telle qu’il l’a vécue. Celle du printemps arabe, de Fukushima et d’Anders Breivik. Celle de la mort de Steve Jobs et de l’affaire DSK, «sur presque sept milliards d’êtres humains, cette nouvelle-là». À ces événements répond un deuil: l’écrivain se souvient de la maladie puis des derniers jours d’une tante qui lui est chère et dont il va vider le grenier.
Souvent, il s’adresse à elle, et la force du livre naît notamment de ce contrepoint poignant, de l’alternance entre les questionnements intérieurs, les échos du monde et cette douleur intime: «Puis soudain, j’avais eu peur, car avec toi, si tu partais, ce serait la voix du monde des ancêtres paternels qui disparaîtrait, monde que je voulais encore que tu me racontes, que tu m’ouvres, me transmettes…»

Bundesliga et Jaccottet

Au fil des mois, Yves Rosset observe le monde autour de lui, se désespère, sourit parfois. Il voit ses enfants grandir, débat avec des amis, déplore les «polluantes vagues easyjetiennes» déferlant sur son quartier de Berlin, se désole d’une «société de l’hyperabondance», où «la quantité d’énergie fossile produite en un million d’années par la Terre était consommée en une année». Où «notre niveau de consommation s’était multiplié par six au cours des cinquante dernières années». Un monde où prendre son temps est devenu un luxe, songe-t-il lors d’un de ses nombreux voyages en train de Berlin à Lausanne.

L’attention au quotidien

Le livre est aussi celui d’un intellectuel jamais pédant, qui évoque Gerhard Richter, Walter Benjamin, Terrence Malick, Lars von Trier et se demande ce qu’il va lire «pendant les trois mois jusqu’à la reprise du championnat» de Bundesliga. Il cite Jaccottet, Flaubert, Ramuz, Garcia Lorca, Baudelaire et s’interroge: «Mais comment puis-je dire que je suis écrivain avec seulement deux livres à quarante-six ans?» Angoisse.
Révélé par Aires de repos sur l’autoroute de l’information (prix Georges-Nicole 2001), Yves Rosset n’a peut-être pas publié beaucoup de livres, mais ces Externalités négatives le confirment en écrivain intense et original. À chaque page, on reste épaté par l’extrême attention portée au quotidien, aux images et aux informations qui l’assaillent, au temps qui passe: «Comment l’on se sent lorsque l’on voit les dos de ses livres jaunir dans la bibliothèque.»
Il y a ici une hypersensibilité qui pousse aux questionnements sans faux-fuyant, y compris quand il s’agit de pointer ses propres contradictions, ses faiblesses. Il se décrit par exemple en «réfugié bobo ayant complètement manqué le train du mouvement hipster». Plus loin, il avoue une «admiration sans limite pour les êtres qui risquent leur vie en Syrie, en Jordanie, en Libye, pour vivre plus humainement, plus démocratiquement, et malaise de moi-même qui ne fait que geindre dans la surabondance».
Ses phrases claquent et nous emportent dans un tourbillon où se mêlent articles de journaux, informations télévisées, souvenirs de lectures, visages croisés dans la rue… Des catastrophes, des drames et puis «les jours nous reprennent, leur petit trot et leurs petits soucis». Parce qu’une actualité chasse l’autre, un nouveau souci remplace un questionnement. Avec une aisance assez stupéfiante, Yves Rosset juxtapose sans transition ses observations, ses sentiments, ses impressions. Il crée ainsi un rythme, souvent effréné, enivrant, usant régulièrement de phrases adverbiales, sèches, sans tomber dans le procédé facile.

«Mille petits moments»

Cela donne des passages tournoyants: «D’un fait à l’autre, d’un sujet au suivant. Les émotions générées par les montages post-life de certains shows télévisés. Ma production qui est à des années-lumière. Tout est dans l’art de la répartition des forces. Le projet pour l’aéroport de Francfort-sur-le-Main vise 126 mouvements de vol par heure d’ici 2020. Le projet de loi sur la forêt amazonienne discuté ces jours par les parlementaires brésiliens…»
Entre Berlin et le pays vaudois qu’il peine parfois à reconnaître («Mais où, pensais-je, sont mes bons vieux Vaudois AOC ramuzroudjaccottetchessexgillesdelamuriens?») Yves Rosset nous tend un miroir saisissant. Feuilletant de vieux Spiegel, il remarque: «Se perdre dans mille petits moments qui sont autant d’aspects du grand tout.» Ailleurs, il note: «Passer d’un truc à l’autre, c’est la vie» Et cette formule simple résume ce flot qui nous arrive au visage, ce projet littéraire ample et puissant.

ÉRIC BULLIARD
, La Gruyère,  27 mai 2014

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Iout l’extérieur de soi

Yves Rosset s’interroge: est-on écrivain avec seulement trois livres à son actif? Des questions, cet auteur vaudois de 51 ans, établi à Berlin, s’en pose à chaque ligne de cette saisissante chronique du temps qui passe. Avec une puissance évocatrice hors du commun, Rosset livre un combat sans relâche à tout ce qui, d’ordinaire, laisse sans voix: le sentiment de vieillir, la maladie, la mort d’une tante. Avec une attention extraordinaire aux composants organiques, chimiques, matériels, psychologiques de ce qui forme notre décor quotidien, le narrateur détisse une trame narrative qui finit par scintiller dans sa cruelle nudité. Et pourtant, quelle douceur, quel amour pour ce bas monde où, pour la troisième fois, Rosset nous apparaît comme un grand écrivain!

NICOLAS VERDAN
, Terre & Nature, 27 avril 2017

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Un extrait du livre

Il y avait des petits pains de Rolle, saupoudrés de sucre et d’un peu de cannelle, les gâteaux ont vite disparu, le saucisson en croûte dans sa pâte épaisse comme de tresse jaune aussi. Ton juge a parlé et constaté que vous deux, dont la tâche était de jauger les êtres humains, arriviez souvent au même résultat. Il était devenu entretemps un haut fonctionnaire du canton et qu’il ait pris du temps pour venir avait impressionné mon frère. Quand tout avait été rangé, nous étions retournés vers la tombe et mon frère avait expliqué à son fils le phénomène du foisonnement de la terre, remuée, creusée, dont le volume augmente, puis qui se tassera à nouveau. La pasteure avait utilisé l’image de l’être comme un arbre, qui subit, tout comme lui, les aléas du temps et des ­saisons, qui a, tout comme lui, des racines et peut porter des fruits. J’y repense en lisant le début de la Chanson de l’oranger sec de Federico Garcia Lorca : « Bûcheron. / Viens abattre mon ombre / et délivre-moi du supplice / de me voir sans oranges. » Chères sœurs, chers frères. Je regardais les toiles d’araignée sous le plafond. Plus tard, des gens égarés viendraient à la grande salle et demanderaient si c’était là la rencontre du groupe des Weight Watchers. Des gens me souriaient, mais je ne les connaissais pas, content quand même qu’ils soient venus pour toi.


Noël, sans qui je n’aurais pas eu le courage de finir ce texte, m’avait dit qu’y domine le point d’interrogation. En effet, quelle distance y a-t-il entre Fukushima et aujourd’hui? Quels mots entre nous et celles et ceux que nous aimons et qui nous ont quittés ? Quel chemin entre l’irréversible et l’encore possible? Quel bruit fait un glacier qui fond? Quel nouvel espéranto inventer pour partager les enjeux démographiques à l’échelle planétaire? Quel miroir tendu à l’Homo sapiens par l’estimation selon laquelle il n’y aura peut-être plus de singes d’ici vingt-cinq à cinquante ans? Quelle rencontre fera de demain une journée particulière ? Et pour combien de temps la vieille dame aperçue tout à l’heure au kiosque de la Berliner Ostbahnhof a-t-elle fait provision de sensations en achetant pour 17.50 euros de magazines consacrés aux people et autres fugitives célébrités de notre petit bout de monde?

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