Disco littéraire au Musée Jenisch: une expérience vibrante au croisement des mots et du rythme
Le samedi 14 juin 2025 à 15h24,
le Musée Jenisch Vevey vous invite à une expérience artistique inédite
et jubilatoire : Disco littéraire – Tu ne serais pas arrivée là si….
Une proposition singulière mêlant littérature, musique et performance
vivante, imaginée par Marie-Claire Gross (texte et voix) et Victoria
Harmandjieva (musique et voix). Une création d’une durée précise de 54
minutes, aussi rythmée qu’engagée, qui vous fera vibrer au gré des mots
et des beats.
Quand les mots prennent le groove
Disco littéraire, c’est bien plus qu’une simple lecture musicale: c’est
un manifeste artistique et féministe qui pulse au son d’un mixage live.
À travers des textes poignants, lucides et intimes, Marie-Claire Gross
donne voix à la condition féminine et à la force de celles qui tracent
leur route, malgré les entraves visibles ou invisibles. Des mots qui
frappent, qui résonnent, qui s’élèvent: portés par la puissance des
sons.
À ses côtés, la compositrice et performeuse Victoria Harmandjieva
transforme chaque passage lu en une ambiance sonore évolutive. Le récit
s’habille alors de textures musicales, de nappes électro, de vibrations
pop et de montées disco. Le tout bascule, doucement mais sûrement, vers
une performance dansante, inclusive, collective. Une invitation à se
lever, à se laisser emporter, à danser en accord avec son corps et ses
convictions.
Une performance pour faire communauté
Loin d’un simple spectacle, Disco littéraire se veut un moment de
partage, de communion, d’affirmation des identités. Dans une société
qui cloisonne souvent, ce rendez-vous propose de faire tomber les
barrières par la poésie et le rythme. Il célèbre l’individualité tout
en rassemblant. C’est un appel à faire communauté, à se reconnaître
dans les mots de l’autre, à s’émouvoir ensemble, à se mouvoir ensemble.
Le choix du lieu, le Musée Jenisch Vevey, espace emblématique de l’art
et de la réflexion qui ajoute une dimension forte à cet événement. Il
devient le théâtre d’un engagement poétique et politique, un lieu où
les émotions prennent corps et les idées prennent feu. Le tout, dans un
esprit festif, généreux et libérateur.
Entrée libre, émotions garanties
L’événement est gratuit et ouvert à toutes et tous, sans limite d’âge
ni de sensibilité. Il suffit de venir avec l’envie d’écouter, de
ressentir, de bouger, d’être là. Le rendez-vous est donné à 15h24
pile, un choix aussi précis que symbolique, qui affirme que
chaque minute compte, que chaque moment est porteur de sens.
Que vous soyez passionné·e de littérature, amateur·rice de musique live
ou simplement curieux·se de vivre une expérience artistique originale
et touchante, cette Disco littéraire vous promet un après-midi
mémorable.
romadieinfo.ch
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Dans son très beau, sensible et pudique troisième roman, l’écrivaine
suisse Marie-Claire Gross détache délicatement l’étiquette «mouroir»
qui colle si souvent aux maisons de retraite. Elle recolle à la place
près d’une centaine de vignettes très vivantes, donnant à voir, à
entendre, à sentir et à ressentir la vie (quotidienne) de personnes
bien en vie dans un home que la narratrice Aude fréquente régulièrement
pour y rendre visite à sa mère L. Elle vit dans La Maison depuis
quelques années. C’est chez elle. Elle s’y sent plutôt bien, libre,
presque en vacances. Home sweet home.
L. n’entend pas très bien et parle tout bas, en brouille avec sa voix.
La littérature et les mots lui en redonnent une ainsi qu’à toutes ces
personnes invisibles des «EMS». Leur quotidien donc, leurs habitudes,
leurs activités, leurs conversations, leurs maux, leurs souvenirs,
leurs mémoires, le temps qui passe ou qui s’échappe: le roman n’est pas
un reportage ni un simple témoignage, c’est un collage intimiste, un
riche patchwork d’instantanés, de tranches de vies et petites histoires.
L. est au cœur du livre, mais c’est tout un monde qui l’entoure, les
habitants, le personnel soignant, les animatrices, les proches, la
famille. Heureuse et chanceuse de «les avoir» (d’où le magnifique titre
Je vous ai), ses enfants
et petits-enfants. Avec ses vignettes narratives, sa douce musique et
son goût des sensations, Marie-Claire Gross joue avec le temps, les
temps, le lieu (du présent), les lieux (du passé), jongle avec la perte
de la mémoire et les réminiscences de l’enfance, tout en explorant la
vieillesse et la finitude.
Site de EAN-FRANÇOIS SCHWAB
A l’EMS, où se croisent ombres et souvenirs
L. vit dans un EMS, La Maison, depuis quelques années. Elle s’y trouve
bien, «elle dit souvent qu’elle s’épanouit, qu’elle se sent comme en
vacances quand elle n’a pas trop mal quelque part». Sa fille émet
l’idée d’écrire «l’histoire d’une femme qui choisit de vivre dans un
home et y découvre une liberté nouvelle – Ce personnage serait un peu
toi et pas toi…»
Pour son troisième roman, la Vaudoise Marie-Claire Gross a choisi cette
histoire intime, à la fois ordinaire et d’une évidente puissance
émotive. Au fil des pages se dévoile d’un côté la vie quotidienne à La
Maison, avec ses activités, ses amitiés, ses douleurs et de l’autre le
passé, par bribes, de L., de sa famille. En s’adressant au personnage
de l’autrice par un «tu», la romancière introduit en outre une
distance, celle de la pudeur. Son livre gagne en universalité et ses
courts chapitres apparaissent comme autant de scènes brèves, des
instantanés où se croisent des échos de jadis et de l’actualité (dont
l’arrivée du Covid), des souvenirs, des ombres, des voix qui se sont
tues… Avec une sensibilité jamais larmoyante, Je vous ai
(le titre vient de l’expression «Je suis heureuse, j’ai de la chance,
je vous ai…») rend un hommage poignant à une mère à «la voix rouillée»
et aux yeux qui pétillent.
ERIC BULLIARD, La Gruyères
L.
vit depuis quelques années dans un home, La Maison. Sa voix ne porte
pas, elle n’entend pas très bien, mais ici, c’est chez elle. Elle s’y
sent en vacances, quand elle n’a pas trop mal quelque part. Entre les
maux et la mobilité réduite, sa mémoire proche s’étiole et les
réminiscences de l’enfance vont et viennent, comme des vagues. Que
reste-t-il ? Les mots. Et les présences, les voix. Celles des absents,
des habitants, des animatrices, des proches qui la visitent. Celles des
jeunes aussi, qui la reconnaissent et l'inspirent. Cette histoire, Aude
nous la raconte, dans des tableaux semblables aux vignettes échangées
et collées dans un album, quand on est enfant. Aude, pour qui
l’écriture est une manière de jongler avec les
lieux et les temps. Et de se rencontrer.
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